SPORT – Alexandre Meunier, victime d’une malformation aux bras et aux mains, a participé ce dimanche au triathlon de Paris…
Ce week-end, 4.500 triathlètes, dont près de 500 femmes, ont pris le départ depuis le pont Alexandre III à l’occasion du Triathlon de Paris. Avec 70% d’amateurs parmi les coureurs, et presque 52 km de parcours – 1.500 km à la nage jusqu’ au pont d’Iéna, puis 40 km de vélo à travers Paris et enfin 10 km de course à pieds – le Garmin Triathlon de Paris s’affiche aujourd’hui comme une des plus grosses épreuves française où beaucoup viennent passer une journée intense sportivement et émotionnellement. Parmi ces triathlètes, on retrouve des anciens sportifs de haut niveau, tels que l’athlète Stéphane Diagana, le basketteur Richard Dacoury ou le skieur Sébastien Foucras.
«Avec de l’entrainement, ce n’est pas un handicap»
Mais aussi trois hommes handicapés. Parmi eux, Alexandre Meunier, 30 ans. Arrivé au bout de deux heures et 41 minutes, il est victime d’une malformation de naissance aux bras entrainant une atrophie de ses mains. Pas de quoi le décourager. «Pour nager le crawl par exemple, j’utilise mes épaules plutôt que les avant-bras et c’est tout aussi efficace. Et pour l’épreuve à deux-roues, j’utilise un vélo de course comme les autres mais je l’ai amélioré en utilisant un guidon de VTT plus adapté à mes bras, détaille-t-il. Avec de l’entrainement, ce n’est pas un handicap, la preuve, je ne suis pas arrivé dernier.»
Malgré sa déception lors de l’épreuve de course à pied, Alexandre reste satisfait de son parcours. Il faut dire que ce n’est pas sa première fois. «J’ai commencé en 2003, puis j’ai transmis le virus à mon frère et mon père. C’est devenu le sport de la famille, on pratique ensemble maintenant. J’en suis à ma 7e course.» En dehors de son métier d’agent d’entretien à la piscine de Sens (89), Alexandre est moniteur de l’équipe de triathlon de Sens depuis trois ans. «Avec ma profession, ce n’est pas un problème pour m’entrainer à la nage, et avec les jeunes, je transmets ma passion du sport. J’adore ça.»
Et lorsqu’il évoque l’apparition du triathlon aux JO handisport, Alexandre s’emballe. «C’est une excellente chose. Pourquoi pas tenter ma chance en 2016 au Jeux de Rio, avec de l’entrainement tout est possible, affirme-t-il. Les handicapés sont capables de faire autant de chose que les autres. Nous ne sommes pas des bras cassés, et tout le monde n’est pas capable de terminer un triathlon. Je suis fier de ce que je réalise à chaque course.»