le handicap cherche sa place

Créé le 12/09/2011 à 04h30 — Mis à jour le 12/09/2011 à 04h30
Les auxiliaires de vie scolaire manquent toujours à l'appel.
Les auxiliaires de vie scolaire manquent toujours à l’appel. F. DURAND / SIPA

éducation L’accompagnement des élèves reste toujours insuffisant

Marquer le coup, une semaine après la rentrée scolaire et trois mois après la Conférence nationale du handicap. Ce matin, le ministre de l’Education, Luc Chatel, accompagné de Roselyne Bachelot et Marie-Anne Montchamp, visitera deux établissements scolaires de Sens (Yonne) pour aborder la question de la scolarisation des élèves handicapés. L’occasion, pour lui, de rappeler les efforts de son ministère dans ce domaine : « Nous accueillons en cette rentrée scolaire 13 000 enfants handicapés de plus que l’année dernière en milieu ordinaire. Cela représente près de 50 % de plus qu’en 2005. Et nous créons 2 000 postes supplémentaires d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) », a-t-il annoncé lors de sa conférence de presse de rentrée.

Des blocages persistants
Reste que sur le terrain, les problèmes demeurent. « C’est le même bricolage que lors des précédentes rentrées, car les moyens annoncés n’ont pas encore été déployés », explique Sophie Cluzel, présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (Fnaseph). Car, si depuis la loi handicap de 2005, les portes de l’école se sont ouvertes aux enfants handicapés, leur accompagnement pose toujours problème. « Aujourd’hui, on estime que 7 000 élèves sont en attente d’un AVS. Et les 2 000 recrutements prévus, qui ne seront effectifs qu’à la Toussaint, ne couvriront pas tous les besoins », analyse Sophie Cluzel. Une situation encore aggravée à cette rentrée par la hausse du nombre d’élèves par classe dans moult établissements. Autre problème : les dispositifs d’accueil spécialisés, tels que les classes d’intégration scolaire (Clis) ou les unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis), sont encore insuffisants. « Par ailleurs, 30 % des Clis et 20 % des Ulis sont tenues par des enseignants qui n’ont pas reçu de formation spécifique au handicap », déplore Sophie Cluzel. Pour mieux préparer les enseignants à l’accueil d’enfants handicapés, un nouveau module de formation leur sera d’ailleurs proposé dès cette rentrée.

dELPHINE BANCAUD

ENCORE Trop d’écoliers à temps partiel
Si, d’après le ministère, 90 % des élèves handicapés sont scolarisés à temps complet, de grandes disparités existent selon les niveaux. « Dans le secondaire, 100 % des lycéens handicapés sont à temps complet, mais en élémentaire, seuls 30 % le sont. Et en maternelle, on est sous la barre des 50 % », observe Sophie Cluzel. Des situations qui obligent souvent les mères à travailler à temps partiel pour pouvoir s’occuper de leurs enfants